Le guide des vélos cargos pour les maires
La compétence d’une ville ou d’une collectivité en matière de réglementation locale peut avoir une influence considérable sur la vie urbaine. Des services sociaux à l’aménagement du territoire et des travaux publics à la mobilité, les pouvoirs locaux peuvent se servir de réglementations locales pour encourager les vélos cargo et les initiatives associées.
City Changer Cargo Bike (CCCB) exploite le potentiel illimité des vélos cargo en promouvant leur utilisation auprès d’utilisateurs publics, privés et commerciaux. Au travers du programme Européen Horizon2020, CCCB réunit une équipe de 20 partenaires, de la Norvège à la Grèce et du Royaume-Uni à la Bulgarie.
Le Guide du vélo cargo à l’attention des maires 2019 (version française) est le fruit d'un travail CycleLogistics - CityChangerCargoBike www.cyclelogistics.eu et de Copenhagenize Design Co. https://copenhagenize.eu/avec la contribution de la Fédération européenne des cyclistes European Cycle Logistics Federation.https://eclf.bike/
Copenhagenize France - Société conseil en urbanisme cyclable
Alors que l’on s’interroge sur le développement de nos villes, tentaculaires, trop polluées, trop bruyantes, presque inhumaines, le vélo pourrait être un moyen de réorganiser l’espace urbain, de le redessiner pour que nos villes soient plus adaptées aux besoins de ses habitants.
Clotilde IMBERT Directrice de la société Copenhagenize France collabore actuellement avec la Région Grand Est. Elle a récemment conseillé les collectivités locales d’Amsterdam, Paris, Bordeaux, Strasbourg, Montréal, Lisbonne, Bruges et Berne.
Les activités de Copenhagenize Design Co. se développent autour de trois pôles :
- l’urbanisme et le design : les membres de l’équipe ont tous des formations dans ces domaines et ont comme ligne directrice de proposer des solutions adaptées aux besoins des usagers.
- la communication : montrer, expliquer comment tous les habitants d’une ville peuvent utiliser le vélo comme moyen de transport et en toute saison.
- la recherche et l’éducation : organisation d’ateliers, de formations et de voyages d’études

Copenhagenize accompagne régulièrement des élus à Copenhague pour qu’ils se rendent compte sur le terrain ce qu’est un urbanisme cyclable et expérimentent ce qui a été mis en oeuvre dans la capitale danoise.
Copenhagenize propose ses services dans le monde entier (Europe, Amérique du Nord, Asie, Moyen-Orient) et dispose de 3 bureaux : à Copenhague, Paris et Montréal.
Copenhagenize publie également chaque année le Copenhagenize Index qui est un classement des villes les plus adaptées au vélo.
Le vélo a été dans le passé un moyen de transport très populaire puis il a été détrôné par la voiture. Tous les aménagements urbains ont été choisis et désignés à ce moment-là en fonction de l’automobile. L’idée est que le vélo redevienne un véritable moyen de transport pour tous, qu’il participe à la transformation de l’espace public et qu’il ne soit pas réservé à un petit club de sportifs ou d’écologistes convaincus.
Le vélo est un moyen rapide, pratique, écologique pour se déplacer mais pour que cela fonctionne il faut que la circulation à vélo se fasse d’une façon intuitive et cohérente.
Copenhague y est parvenu en construisant plusieurs centaines de kilomètres de pistes cyclables protégées et en s’arrangeant pour qu’il soit toujours plus rapide de se déplacer à vélo qu’en voiture ou en transport en commun. Les feux de circulation passent au vert six secondes plus tôt pour les cyclistes et les bus. Sur certaines pistes, on a synchronisé les feux pour que les cyclistes qui roulent à 20 km/h profitent du vert tout au long de leur trajet. Les pistes sont suffisamment larges pour mettre à distance les voitures et permettre aux cyclistes de se doubler.
Grand- Est - Un séminaire participatif pour devenir la première région cyclable de France
Pratique, économique, non polluante et respectueuse de l’environnement, la pratique du vélo favorise une réappropriation de l’espace public et améliore le cadre de vie des habitants. La Région Grand Est souhaite devenir la 1ère région cyclable de France et offrir à ses citoyens un mode de transport sécurisé, en phase avec leurs attentes.
Deux réunions de travail ont permit de définir en amont les axes majeur de l'élaboration de la stratégie cyclable régionale Enjeux CR 28 mai 2021 et Actions Intermodalités et emport des vélos Région Grand Est
La Région Grand Est a organisé mardi 15 février 2022, un programme dédié à 100% à la pratique du vélo, invitant ainsi collectivités, agences d’urbanisme, partenaires institutionnels, associations, clubs sportifs, acteurs économiques et de formation, à prendre part à l’élaboration d’une stratégie cyclable à 360° !
Un séminaire participatif pour devenir la première région cyclable de France
Mobilité, économie, formation, tourisme, santé, sport, aide aux territoires, lycées : cette stratégie se veut être un véritable plan à 360°, co-construit avec les acteurs du terrain.
Au total, ce sont plus de 230 participants qui ont suivi le séminaire en présentiel et en visioconférence, au Siège de la Région à Strasbourg. Ils ont découvert, échangé, partagé y compris lors de groupes de travail thématiques, autour des pratiques actuelles du vélo, de ses enjeux et objectifs à venir.
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Villes cyclables 2022 région Mulhousienne les résultats du "Baromètre"
Pour être qualifiées, les communes devaient obtenir au moins 50 sondages validés. Pour chacune des 26 questions, réparties en 5 thématiques, les personnes ont pu attribuer une note entre 1 (négatif) à 6 (positif). Une note globale (moyenne à 3,5) a été calculée pour chaque ville à partir de la moyenne des 5 thématiques (ressenti général, sécurité, confort, efforts de la commune et stationnement/services vélos).
En fonction de cette note globale, les villes ont été catégorisées sur une échelle de A+ à G allant de climat vélo excellent à climat vélo très défavorable.


Au niveau de la progression et des efforts effectués par les communes, Kingersheim est en pointe avec 44 % des gens sondés qui expriment une amélioration, Mulhouse est dans une moyenne basse 31 % des sondés expriment une amélioration 50 % expriment une situation sans changement et 18 % une dégradation. A Pfastatt les usagers indiquent une dégradation de la situation.

Retrouvez le détail des résultats par commune en cliquant sur ce lien : Baromètre Villes Cyclables - Palmarès 2021
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11 Conseils pour faire du vélo en hiver
Les mois d'hiver suffisent à vous dissuader de quitter votre maison, et encore moins de faire du vélo. Mais, si vous bravez les intempéries sur deux roues, nous avons quelques conseils pour vous garder en sécurité sur la selle.
Nous avons demandé à notre personnel des conseils sur la façon de faire face à votre vélo pendant les mois les plus froids. Voici ce qu'ils ont dit.
1. Gardez vos pieds au chaud
Il n'y a rien de pire que des orteils gelés ou des pieds mouillés. Pour garder vos orteils bien au chaud pendant votre balade, nous vous recommandons une bonne paire de chaussettes et une paire de chaussures imperméables (ou surchaussures).
Portez des chaussures appropriées et antidérapantes. Non seulement vos pieds resteront au sec et au chaud, mais vous risquez moins de glisser sur vos pédales ou sur le sol lors de l'arrêt.
2. Portez des gants imperméables et un chapeau
Garder vos mains et votre tête au chaud transformera votre randonnée hivernale.
Une épaisse paire de gants de ski hiver protégera vos mains de manière adéquate, mais assurez-vous que vous pouvez toujours freiner, changer de vitesse et saisir votre guidon en toute sécurité avant de partir.
La même chose s'applique à votre tête. Un bon bonnet ou un bandeau tricoté apportera du confort, mais assurez-vous qu'il n'obstrue pas votre vision ou votre ouïe lorsque vous êtes sur votre vélo.
Si vous roulez dans des vents contraires glacials, assurez-vous d'avoir un snood, un coupe-vent ou une cagoule de vélo à portée de main.
3. Soyez prêt pour tous les temps
On dit souvent que ceux qui ne se préparent pas se préparent à échouer, et cela sonne vrai quand il s'agit de cyclisme d'hiver.
Même si vous êtes pressé, vérifiez la météo et habillez-vous convenablement avec des vêtements de cyclisme d'hiver.
S'il va pleuvoir, enfilez vos imperméables et quelques couches chaudes ; vous ne le regretterez pas lorsque les cieux s'ouvriront.
Les nuits sont également plus longues en hiver, alors assurez-vous toujours d'être visible pour les conducteurs et les piétons en portant des vêtements haute visibilité et vérifiez les feux de votre vélo avant de partir.
4. Portez beaucoup de couches fines
Il est facile d'avoir chaud et de transpirer lorsque vous faites du vélo, même en hiver.
Plutôt que d'enfiler votre plus grosse doudoune et de surchauffer, porter plusieurs couches fines signifie que vous pouvez mettre et enlever des choses pour ne pas avoir chaud et être dérangé lorsque vous arrivez à destination.
5. Imperméables de qualité
Plutôt que d'acheter des vestes « imperméables », assurez-vous de porter des imperméables de qualité lorsque vous êtes à vélo.
Bonnets, gants, vestes et pantalons imperméables vous garderont au sec et (relativement) au chaud quel que soit le temps.
6. Gardez votre vélo en parfait état
Après avoir roulé par mauvais temps, c'est une bonne idée de donner à votre vélo cinq minutes de TLC pour que tout fonctionne bien.
Donnez-lui un rinçage général et essuyez-le pour enlever la saleté, le sel et le sable. Portez une attention particulière à la chaîne, aux engrenages, aux freins et aux jantes.
Séchez-le avec une vieille serviette et dispersez tout excès d'eau dans les pièces mobiles avec un spray de WD40, GT85 ou quelque chose de similaire, puis ajoutez de l'huile de vélo à la chaîne et au mécanisme d'engrenage.
7. Maîtrisez
Quelle que soit la météo, vous devriez toujours avoir un bon jeu de pneus sur votre vélo, mais ils sont particulièrement importants pendant les mois froids d'hiver.
Un bon jeu de pneus contribuera grandement à éviter les dérapages inutiles et réduira également la probabilité que vous ayez à réparer une crevaison dans le grésil et la pluie.
Gonfler vos pneus un peu moins qu'en été améliore leur traction en conditions glissantes.
8. Pédalez prudemment
Les pédales deviennent également glissantes sur le mouillé. Si vous n'êtes pas à l'aise avec les pédales à clipser, investissez dans certaines avec une adhérence supplémentaire.
Ils sont assez faciles à installer ou votre magasin de vélos local peut vous donner un coup de main si vous avez du mal.
9. Allez-y doucement
Il faudra un certain temps pour que votre corps, en particulier vos articulations et vos muscles, se réchauffe correctement, alors ne vous lancez pas dans un sprint dès que vous quittez votre maison.
Laissez plus de temps à votre corps pour se réchauffer, assurez-vous de rouler plus lentement dans des conditions humides et enneigées.
Il n'est pas nécessaire de risquer votre sécurité pour quelques minutes.
10. Se tenir à distance des bas-côté
Les flaques d'eau, qui gèleront, sont plus susceptibles de se former sur les bas –côté, il vaut mieux rester au centre de la voie, là où les voitures ont roulé et déneigé.
Tenez-vous à l'écart des feuilles, des plaques d'égout et des fissures sur la route, car elles peuvent être glissantes de manière inattendue.
11. Gardez le contrôle
La neige et la glace sont des conditions de pratique plus risqué, vous devez donc vous assurer que vous avez le contrôle total de votre vélo à tout moment.
Lorsque vous roulez sur de la neige tassée, freinez souvent pour dégager les jantes car le freinage peut prendre jusqu'à six fois plus longtemps lorsque les jantes sont mouillées.
Si vous rencontrez de la glace, tournez tout droit, ne pédalez pas et essayez de ne pas freiner car cela pourrait vous faire déraper et tomber.
Si vous partez en randonnée dans des conditions hivernales, assurez-vous de faire très attention et ne vous mettez pas en danger.
Par mauvais temps, vous voudrez peut-être envisager de porter un casque si vous n'en portez pas habituellement.
Le dispositif GoodWatt, une solution concrète pour les déplacements domicile-travail
S’il y a un secteur où la pratique du vélo doit être particulièrement accélérée, c’est bien dans celui du monde du travail. Les employeurs jouent un rôle essentiel afin d’apporter les conditions nécessaires et accompagner le changement de comportement de leurs salariés. Les bénéfices seront au rendez-vous : des salariés plus ponctuels, moins malades et plus productifs qui limitent l’impact environnemental de leurs déplacements domicile-travail. Que mettre en place pour accompagner les salariés ? Le dispositif GoodWatt propose une réponse concrète et clé en main aux employeurs avec le VAE comme objet transitionnel vers une mobilité durable. Entretien avec Sébastien Rosenfeld, directeur du programme, et Elodie Frémaux, responsable marketing et communication.
Vélo & Territoires : Le dispositif GoodWatt, de quoi s’agit-il ?
Sébastien Rosenfeld : GoodWatt s’inscrit dans le programme CEE O’vélO! qui a pour objectif de promouvoir le VAE pour les déplacements domicile-travail. Conçu par Mobilités Demain, filiale dédiée aux mobilités durables d’Énergies Demain, le dispositif est soutenu par l’Ademe et financé par Bolloré Energy à travers les Certificats d’Economies d’Energie (CEE). L’employeur est en position de faire évoluer les pratiques de déplacement de ses salariés. Avec le dispositif GoodWatt nous leur proposons une solution clé en main. Le programme sera déployé dans 25 agglomérations dès mars 2021 avec l’appui des entreprises, des collectivités et des administrations de plus de 200 collaborateurs. Nous ciblons en priorité les agglomérations proposant déjà de bonnes conditions cyclables. L’objectif est de toucher 450 employeurs publics et privés et d’accompagner 10 000 salariés dans la découverte et le test du VAE d’ici fin 2022. Le dispositif GoodWatt est complété par Cyclope, un outil numérique destiné aux collectivités, qui leur permet de visualiser les infrastructures d’un territoire, de caractériser sa cyclabilité et de définir le potentiel de report modal pour les déplacements domicile-travail.
Concrètement, ça se passe comment ?
Sébastien Rosenfeld : Le programme se déroule en quatre étapes. Première étape, la sensibilisation. Avec nos outils numériques, nous sensibilisons l’ensemble des collaborateurs aux avantages du VAE. Les témoignages vidéo des salariés qui ont déjà passé le cap joueront un rôle important. Nous avons choisi sept ambassadeurs, dans des zones géographiques variées et avec des histoires particulières, qui montrent que c’est possible d’utiliser le VAE pour les déplacements domicile-travail et que cela a de multiples avantages. Ce sont des exemples concrets, source d’inspiration pour de nombreuses personnes. Deuxième étape, un essai découverte de quelques minutes d’un VAE proposé à tous les salariés des 450 employeurs bénéficiaires. L’idée est de leur offrir un premier contact avec le VAE. Troisième étape, 25 salariés de chacun de ces employeurs sont accompagnés dans la pratique avec le prêt d’un VAE équipé et assuré pendant un mois et une formation au savoir rouler en ville en sécurité. Au total, nous aurons 625 VAE qui tourneront tous les mois d’employeur en employeur dans les 25 agglomérations. Enfin, la quatrième étape est celle du bilan. Nous proposons aux salariés, ainsi qu’à l’employeur un bilan personnalisé et des propositions d’actions pour continuer leur transition vers le VAE pour leurs déplacements quotidiens.
Avec qui travaillez-vous pour le prêt de VAE ?
Sébastien Rosenfeld : Nous travaillons avec Cycleurope Industries situé à Romilly-sur-Seine dans l’Aube. Les salariés se voient proposer des vélos de ville de la marque Gitane, adaptés à tous les gabarits, équipés d’un moteur central Bosch et de freins à disque. La batterie offre une autonomie de plus de 100 km. Pour que l’expérience soit la plus complète possible, les accessoires sont également fournis : casque, gilet réfléchissant, antivol U, vêtement de pluie, sacoches, support pour smartphone, siège pour enfant.
Comment une collectivité peut participer à ce programme ?
Elodie Frémaux : Une collectivité peut y participer de trois manières. Premièrement, en s’inscrivant au programme en tant qu’employeur. Les agents des collectivités sont les premiers ambassadeurs de la politique vélo des territoires. Deuxièmement, en faisant connaître le programme aux employeurs présents sur leur territoire. Les outils digitaux développés dans le cadre du programme peuvent largement être repris par les collectivités. Nous diffuserons du contenu utile et nourrirons la relation avec les territoires via notre site web et LinkedIn. Troisième action, les collectivités peuvent s’approprier l’outil Cyclope (y compris de manière indépendante aux prêts de vélo) pour établir un diagnostic et assurer le suivi de la mise en œuvre de leur plan de mobilité ou de leur schéma directeur cyclable.
Sébastien Rosenfeld : Prenons deux exemples concrets. Un des sept ambassadeurs habite Blagnac. C’est une évidence pour nous de proposer également le dispositif à cette commune pour y promouvoir le VAE pour les déplacements domicile-travail. Du côté de Nantes, la CCI va prochainement réunir des chefs d’entreprise pour un temps d’échange sur la mobilité à vélo. Ça sera l’occasion pour nous de partager les témoignages des employeurs qui auront participé au programme, auprès de ceux qui n’ont pas encore franchi le cap. Nous misons beaucoup sur les retours d’expériences que nous diffuserons sur nos réseaux pour en faire profiter le plus grand nombre.
Quel budget est alloué au programme ?
Elodie Frémaux : Le programme O’vélO! est subventionné à hauteur de 7 millions d’euros par les CEE. Le dispositif est gratuit pour les salariés et il y a un reste à charge pour l’employeur qui correspond à la part non financée par les CEE. Le programme est clé en main pour les employeurs. Il comprend les actions de sensibilisation, les animations, un mois de prêt et d’accompagnement dans la pratique pour 25 salariés qui souhaiteront se lancer et un bilan pour poser les jalons d’une politique vélo structurée au sein de l’entreprise. C’est aussi un moyen d’initier une dynamique collective autour du vélo et de vérifier si la demande des salariés est présente.
Quelle est l’incidence de la crise sanitaire ?
Elodie Frémaux : Pour le dispositif digital et le déploiement opérationnel du prêt de VAE le Covid n’a quasiment pas d’incidence. A contrario, il est difficile de proposer des animations et des essais de découverte à l’heure actuelle. Nous allons miser sur le digital pour sensibiliser les salariés et nous ferons au mieux pour nous adapter et réaliser les actions de sensibilisation et de formation dès que possible. Si le télétravail rentre dans les usages, et tant mieux, il n’est pas possible partout et pour tous. Côté employeur, promouvoir la pratique du vélo auprès de ceux qui doivent se rendre sur leur lieu de travail est un signal fort d’attention sociale.
Quels défis vous attendent ?
Sébastien Rosenfeld : De nombreux employeurs jugent indispensable de renforcer la mobilité durable de leurs salariés et d’accompagner le changement de comportement, mais estiment la tâche compliquée. L’enjeu est de toucher les employeurs qui souhaitent passer à l’action, mais qui ont besoin d’un coup de pouce.
Elodie Frémaux : Au-delà des objectifs chiffrés affichés, le programme aura porté ses fruits si un grand nombre des 10 000 salariés adoptent durablement le vélo dans leur quotidien . N’oublions pas qu’une expérimentation est souvent le stade qui précède l’adhésion à un mode de déplacement alternatif. Nous en sommes convaincus : le VAE, l’essayer c’est l’adopter.
Propos recueillis par Dorothée Appercel
#CEE O'vélo #goodwatt #VAE #vélo-école #déplacement #mobilité #formation
Le RER trinational Bâle (CH) - Mulhouse (FR) - Lörrach (DE) est à la croisée des chemins
Le Congrès ferroviaire trinational de Bâle du 12 novembre l’a confirmé : les projets de développement de l’offre de transport par le train foisonnent à l’intersection de la France, de l’Allemagne et de la Suisse. Mais pour désengorger une agglomération trinationale en pleine croissance, il faudra faire des choix.
À l’échelle de long terme qui caractérise la réalisation d’infrastructures de transports, il est minuit moins 5 à Bâle. L’agglomération trinationale de 900.000 habitants va tout droit vers la saturation de ses axes de mobilité si elle ne change pas de braquet. Son dynamisme lui promet l’arrivée de 140 000 habitants et de 90.000 actifs supplémentaires d’ici à 2040. La plupart d’entre eux viendront de l’extérieur ou devront se déplacer entre leur domicile et leur travail. Or, 95 % des navetteurs pénètrent aujourd’hui dans l’agglomération bâloise par la route, à commencer par les frontaliers venus d’Allemagne et de France.
Basler Tram in Saint-Louis © ETB
Ce constat, rappelé par les intervenants du Congrès ferroviaire trinational organisé le 12 novembre dernier, n’a d’autre solution que le train. En effet, les transports en commun sont déjà sollicités au maximum de leurs capacités, à quelques exceptions près. Ainsi, l’extension du tramway bâlois à Saint-Louis (Haut-Rhin) pourrait utilement se prolonger jusqu’à l’EuroAirport Bâle-Mulhouse et aux zones de développement attenantes (Technoport, 3 Lys…). Mais à Bâle même, « développer ce réseau urbain supposerait de raser des logements pour leur faire plus de place ! », a pointé Christoph Fessler, expert du développement des réseaux aux CFF (Chemins de fer fédéraux) suisses.
Horizons 2025 et 2035
Les projets ferroviaires ne manquent pas : l’association transfrontalière pour les transports Trireno recense 23 sites de développement programmé des infrastructures, au sein de 357 kilomètres de lignes (29 en France). Ils compléteront un réseau de 108 stations qui constitue déjà un RER trinational transportant 47 millions de voyageurs chaque année. Les extensions correspondent en outre aux secteurs présentant le plus fort potentiel de développement de moyen à long terme, comme Klybeck, situé au croisement du pôle industriel chimique et pharmaceutique et du projet urbain transfrontalier 3 Land à Bâle. Leur fil directeur est également déroulé : parvenir à un cadencement de l’offre au quart d’heure dans le cœur d’agglomération et à la demi-heure au-delà.
Un milliard de francs suisses
Que manque-t-il alors pour rassembler les pièces du puzzle ? Pas tellement l’argent, semble-t-il.
© Mathieu Noyer
« Cinq projets pour le RER sont retenus et financés entre Liestal et le centre de Bâle pour un total d’1 milliard de francs suisses dans l’actuelle programmation à 2025 du plan directeur de l’Etat fédéral pour les transports le Prodes, avec des travaux à lancer rapidement. Pour l’échéance 2035, neuf autres projets d’un cumul d’environ 500 millions de francs suisses sont inscrits », expose Thomas Staffelbach, coordinateur des infrastructures aux CFF pour la région de Bâle.
L'ouverture en 2012 du tunnel allemand du Katzenberg à l'approche de Bâle a contribué à soulager le trafic ferroviaire. © Deutsche Bahn
Parmi ces projets, l’électrification et élargissement de la ligne « Hochrhein » entre Bâle et Waldshut doit démarrer ses travaux en 2025. Deuxième chaînon essentiel dans ce secteur, le doublement de la ligne du Wiesental, attend en revanche sa confirmation et son planning. « La période 2021-2028 verra aussi la réalisation de travaux, aux portes de la Suisse, dans le tronçon le plus au sud de la modernisation de la ligne rhénane Karlsruhe-Bâle », complète Markus Demmler, chargé de projets pour DB Netz (Deutsche Bahn).
Sur le versant français, les promoteurs du RER trinational maintiennent la priorité au raccordement ferroviaire de l’EuroAirport, pour un cadencement au quart d’heure jusqu’à Bâle-centre qui se prolongerait côté helvétique vers le sud-ouest jusqu’à la commune d'Aesch. Ce serpent de mer bouge encore et vient de passer le cap de l’enquête publique. La SNCF annonce la finalisation des études techniques pour mi-2023. Mais il suscite des oppositions ou a minima des réserves, y compris parmi les collectivités françaises. En outre, le financement des 270 millions d’euros d’investissements nécessaires à sa réalisation est loin d’être bouclé. Les partenaires publics français, allemands et suisses s’observent mutuellement sur ce point.
"Herzstück", la solution miracle ?
Enfin, un maillon décisif doit s’ajouter à l’horizon 2040 : le « Herzstück », un tunnel dans Bâle qui joindrait de façon express la gare centrale et celle périphérique « Badische Bahnhof » au nord-est en direction de l’Allemagne. Le projet est paré de toutes les vertus par ses défenseurs : diminution des temps de parcours (5 minutes au lieu de 22 entre l’usine Ciba et la gare centrale par exemple), séparation des flux entre trains régionaux et longue distance, dénouement du « nœud ferroviaire bâlois », etc. Il bénéficie de crédits d’études de l’Etat fédéral suisse pour 120 millions de francs, mais passera-t-il le cap du financement de ses travaux chiffrés à 3 milliards ? Le Parlement devrait se prononcer après 2025.
La patience paye
Venu conclure le Congrès, le patron des CFF a délivré ses conseils aux Bâlois et leurs alliés allemands et français.
© SBB
« Ne focalisez pas sur le seul Herzstück, car un projet de cette dimension ne se décrochera pas d’un seul tenant. Soyez rusés, mettez aussi dans la corbeille de vos souhaits des dossiers plus modestes qui vous permettront d’avancer étape par étape. Plutôt qu’un tunnel qui creuse un trou dans la ville, fondez votre argumentaire sur le RER en tant que système de transports. Et travaillez à créer un système tarifaire qui surpasse les frontières pour proposer un seul billet au voyageur, c’est essentiel pour améliorer la fréquentation », a déclaré Vincent Ducrot, président des CFF.
Pour démontrer que la patience paie, le dirigeant cite l’exemple de la région de Genève : « là-bas, il était question depuis 1880, donc depuis plus d’un siècle, d’une liaison transfrontalière de type RER avec la France. Sa mise en service a attendu fin 2019, avec le « Ceva » jusqu’à Annemasse. A peine deux ans plus tard, les objectifs de trafic sont atteints (45 000 voyageurs par jour) », rappelle Vincent Ducrot.

